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Occitanie, le grand imbroglio

Occitanie, le grand imbroglio

Le choix d’appeler « Occitanie » la région qui borde la Provence sur la rive droite du Rhône, si elle est finalement légitimée par l’Etat français, risque de provoquer une confusion capable de bouleverser définitivement les fondations du mouvement régionaliste dans le Pays d’Oc.

L’AELOC a choisi, comme la FELCO dont elle est le représentant local, de se dénommer en référence à l’appellation « langue d’oc », qui est reconnue tant par le courant occitaniste que par le courant mistralien, et dans ses statuts elle se déclare comme promouvant « la langue et la culture d’oc, également dénommées langue et culture occitanes ». Cette équivalence est maintenant menacée par la dénomination de la nouvelle région qui a pour chef-lieu Toulouse. Si elle est reconnue officiellement comme la seule légitime, en droit français ainsi que dans la pratique quotidienne, pour porter le nom d’Occitanie, la conséquence logique est que ses habitants ou ses expatriés seront les seuls à pouvoir se dire Occitans, et que leur langue d’origine sera naturellement appelée l’occitan ou la langue occitane.

Mais alors il sera bien difficile dans les autres régions d’oc de se réclamer de la langue occitane, d’autant que la conscience de l’unité de la langue est encore embryonnaire dans les régions périphériques comme dans la région centrale, et qu’elle est parfois attaquée violemment par des groupuscules bien déterminés s’appuyant sur l’ignorance de la question dans le grand public. Au moment où cette unité commençait à s’affirmer, le choix du Conseil Régional à Toulouse nous apparaît d’autant plus désastreux.

Ce Conseil Régional a déposé le nom de ce qu’ils appellent « Occitanie » à l’Institut National de la Propriété Intellectuelle. A supposer que ses dirigeants d’aujourd’hui (qui risquent de ne pas être ceux de demain) nous fassent la grâce de nous en permettre l’usage, on aurait pu imaginer que le sous-titre « Pyrénées-Méditerranée » puisse ouvrir la voie à généraliser l’appellation « Occitanie » à d’autres régions, chacune avec un appendice approprié. Mais cet espoir apparaît bien illusoire. Les noms des autres régions sont déjà choisis ou maintenus, et ils résultent d’équilibres délicats que personne n’osera remettre en cause avant un long moment. Si le pouvoir central de la France confirme le coup de force de Toulouse, nous serons dans un imbroglio calamiteux qui va nous demander une remise en cause profonde de tout ce que nous avons essayé de bâtir depuis avant même le Félibrige.

C’est à refonder nos références qu’il faut nous préparer avec la solidarité de tous ceux qui, dans toutes les régions d’oc ainsi qu’en « Occitanie », n’ont pas voulu cet embrouillamini, ou y ont consenti sans en mesurer les conséquences. Dès à présent, l’AELOC a décidé de soutenir le texte dont l’Ostau dau País Marselhés a pris l’initiative.


La lettre ouverte a été envoyée à l'initiative de l’Ostau dau País Marselhés. Vous pouvez la signer en ligne en allant sur leur site : www.ostau.net

Le bureau de l’AELOC
 



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Date de création : 10/08/2016 10:22
Catégorie : Ce que nous faisons - Nos interventions
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