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De l’utilité des monstres occitans

 
UN CÒP ÈRA
 
De l’utilité des monstres occitans
 
Le bestiaire fantastique alimente l’imaginaire et incite à la curiosité de la réalité du pays. Cela s'apprend dans les contes, comme en ont fait l’expérience plusieurs élèves de Provence.
 
 
      « E coma te dison ? »
 
« …heu ! me dison Eldred, et le provençal je l’ai choisi parce que c’était bien de faire une langue de plus, et puis c’est une langue régionale, alors c’est bien de la partager. Chez moi on parle quelques mots, et c’est moi qui les ai rapportés, comme : « bonjorn », « grand mercé », et d’autres. »
 
 
 
      Le jeune élève de sixième vient, avec une douzaine d’autres, prendre contact avec la mythologie provençale, parfois il est vrai un peu revisitée. Il se sont donnés rendez-vous ce jour là à La Baleine qui dit vague, un théâtre pour jeunes à Marseille.
 
 
      Ils ont une particularité, à leur collège marseillais Longchamp : « Ils font dès la sixième deux langues étrangères, » explique leur professeur d’occitan, Sarah, « souvent anglais et allemand, parfois aussi anglais et russe » telle Dejali : « c’est la professeure qui est venue nous parler en classe, et j’ai voulu apprendre des mots en oc ». Lemma elle, a pris occitan parce que « c’est beau », et, avec un bel accent indéterminé, elle annonce qu’elle est Arménienne, née à Moscou. D’origine étrangère très souvent, ces élèves se trouvent intéressés par le fait d’apprendre la langue régionale.

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      Ils sont venus ce jour là pour se laisser conduire par Rémy Salamon. L’ancien instituteur s’est fait conteur, une fois retraité. Et à La Baleine qui dit vague, il a accroché quelques encres et gouaches d’Enric Damòfli. Cet artiste martégal, trop tôt disparu, avait couché sur papier les monstres de la mythologie occitane, telle la Tarasque. Rémy Salamon les met en regard avec les gouaches qui remettent ces légendes en situation contemporaines. Ainsi les Saintes-Maries débarquent-elles de nos jours sur la plage…en Citröen 2CV. Et pour bien marquer le rapport mythologie-réel, Damòfli avait semé dans ses toiles, des panneaux routiers triangulaires montrant nos animaux légendaires. On peut lire ainsi un dessin des berges du Rhône flanqué d’un panneau « Attention Tarasque !»
 
 
      Dans cet univers notre classe de sixième se laisse conduire, et apprend comment Heraklès a grugé les géants de la Crau , ce qui explique bien pourquoi celle-ci est depuis empierrée… (Lire pour cela l'article du site "L'histoire véritable de la naissance de la Crau")
 
 
      Tout en marchant entre les dessins de Damòfli, on se rend compte qu’il y a souvent du chemin à faire, pour nos jeunes collégiens, pour mieux connaître leur pays, qui est parfois un nouveau pays. « C’est quoi le mistral ? » entend-on dire, au milieu d’un conte qui fait appel aux éléments. La jeune fille qui pose la question est née très loin. Derrière la langue d’Oc, elle verra vite qu’il y a tout un univers. De quoi la rendre riche de connaissance et d’imaginaire. On repart de là enchanté. Le savoir faire du conteur y est pour beaucoup, la sensibilité du peintre aussi, les bonnes idées de leur enseignante et l’enthousiasme des collégiens tout autant.
 
 
MN
 
(Cet article est d’abord paru dans le mensuel Aquò d’Aquí n° 219, daté de novembre 2008)
 Un spectacle de contes, La Ràbia dei Dieus, est aussi associé à l’exposition. Vous pouvez si vous le désirez proposer à vos élèves ou à votre école la visite de cette exposition; voir la rubrique "Projets culturels".

Date de création : 26/10/2010 14:06
Dernière modification : 23/01/2011 13:37
Catégorie : Enseignement - Les articles d'Aquò-d'Aquí pour la classe
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