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régionales dans l’École de la République
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Après le colloque de Marseille
Lors de la conclusion du colloque de Marseille le 30 novembre dernier, il avait été décidé la constitution d’un rassemblement de toutes les associations, groupes, collectivités, entreprises, etc, de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur que partagent le souci de promouvoir la langue d’oc, appelée aussi langue occitane, dans la diversité de ses variantes rhodaniennes, maritimes, alpines, niçardes. Le Forum d’oc s’était ainsi constitué ce jour là, décision prise par les cinq associations qui avaient lancé le mouvement : le Félibrige provençal, l’Institut d’Etudes Occitanes de la Région, la Fédération des Calandretas, et les deux associations régionales dédiées à l’enseignement, l’APLR de Niça et l’AELOC.
Ces cinq associations viennent d’élaborer le document qui va permettre d’appeler au rassemblement. Chaque association ou personne morale concernée est invitée à adhérer à la Charte du Forum par la déclaration de son président ou responsable. L’adhésion est gratuite, et chacun est appelé à participer au recrutement du Forum : les adhésions pourront être signalées à l’AELOC ou à l'une des autres associations fondatrices du Forum, par écrit ou par mail.
Les membres du Forum auront pour objectif d’établir un programme régional d’action qui deviendra sa base de revendication auprès des pouvoirs publics et de tous ceux qui sont amenés à prendre de décisions qui peuvent impliquer la promotion de la langue. Le Forum se réunira deux fois par an, en Mars et en Octobre, et le travail entre temps sera assuré par un secrétariat permanent composé des cinq associations fondatrices.
Il est à noter que c’est la première fois chez nous que les forces mistraliennes et occitanistes s'allient pour faire éclore un projet d’une ampleur régionale. Ceci démontre que la pratique de l’AELOC, attentive aux deux sources du mouvement régional de Provence, a été prophétique.
Création du Forum d’Oc de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Le colloque qui s’est déroulé à Marseille le 30 Novembre, organisé par la coordination Anem, òc ! Provença, dont l’AELOC est membre, sur le thème Quel avenir pour la langue d’oc - l’occitan en Provence-Alpes-Côte d’Azur, a provoqué une mobilisation exceptionnelle. Il a fallu refuser des dizaines d’inscriptions, et les 350 places de l’hémicycle de Marseille-Provence-Métropole au Pharo étaient toutes occupées par autant de personnes qui ont suivi les débats avec une attention passionnée.
La direction énergique du Professeur Médéric Gasquet-Cyrus a permis de gagner l’ambitieux pari de concentrer dans une après-midi un nombre conséquent d’apports d’information et de débats. De nombreuses questions ont pu être posées, bien qu’il ait fallu raccourcir le temps des échanges. Grâce à Jean-Pierre Belmon, chaque moment du colloque a été introduit par une vidéo, l’ensemble des interventions et débats étant enregistrés pour en faire un DVD édité par le CEP d’oc.
Il s’agissait d’abord de travailler sur la définition de la langue. L’intervention du linguiste Claude Hagège a confirmé la conception défendue par les organisateurs du colloque : une langue unique, l’occitan ou langue d’oc, qui se pratique uniquement sous la forme d’une pluralité dialectale. Elle a aussi fourni une liste de conditions nécessaires pour sa revitalisation : le second point a occasionné un débat animé, avec des contestations parfois vives. Le professeur José Deulofeu, de son côté, a démontré comment le caractère pluridialectal de la langue d’oc ainsi que sa place centrale parmi les langues romanes en faisaient l’outil idéal du projet d’intercompréhension des langues romanes dont le chantier a été lancé voilà des années par l’Université d’Aix : l’introduction de l’occitan dans le dispositif a été annoncée.
Le second objectif était de dégager les conditions politiques, sociales et économiques de la promotion de la langue. L’intervention du député Paul Molac, qui n’avait pas pu être présent, a été restituée par David Grosclaude ; elle permettait de passer en revue les obstacles et les possibilités tant sur la prise en compte de la Charte européenne des langues minoritaires avec ses problèmes constitutionnels que sur les avancées de la loi Peillon pour l’enseignement et que sur les promesses de loi pour les langues régionales des présidents Sarkozy et Hollande.
Les représentants des quatre régions invitées, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Bretagne, ont présenté chacun les modes d’organisation du chantier des langues et ses avancées dans leurs régions, permettant d’utiles comparaisons avec la nôtre. Introduite par une entrevue filmée du directeur de l’entreprise l’Occitane, la question des relations entre la langue et le développement a été traitée par le conseiller régional Hervé Guerrera à partir de sa délégation sur le développement durable et la planification régionale ; Belkacem Lounès a exposé comment s’articule la présence des deux langues de la région Rhône-Alpes, l’occitan et l’arpitan, avec les échanges internationaux qu’apportent des langues concernant la France, l’Italie et la Suisse.
Deux interventions avaient pour sujet la visibilité de la langue dans une politique locale. Après une vidéo sur la commune de Coaraze, Martine Caserio, adjointe au maire de Menton, et Arlette Ollivier, conseillère municipale d’Aix déléguée à la culture provençale faisaient connaître les réalisations des deux villes en matière tant de signalétique que de promotion de la langue, ainsi que l’action dans le domaine de l’enseignement, qu’une vidéo sur le rôle de l’école avait déjà annoncée. Enfin, la relation avec les autres langues de France a été traitée par le Professeur Salem Chaker, à partir de l’exemple de l’implantation et de la promotion du berbère en France, et spécialement en Provence.
Le troisième objectif était de préparer la convergence régionale des forces qui soutiennent la langue, appuyées sur la définition de l’occitan-langue d’oc commune au courant mistralien comme au courant occitaniste. Annoncée dès l’ouverture du colloque dans la présentation de la coordination Anem, òc par Alain Barthélemy-Vigouroux, elle faisait la conclusion de la brillante synthèse de Philippe Langevin, qui annonçait la création du Forum d’Oc destiné à donner aux élus un interlocuteur rassemblé et fiable regroupant l’ensemble de la militance pour la langue. Perspectives confirmées, avec des témoignages de soutien et d’encouragement, par les interventions finales d’Aïcha Sif, présidente de la Commission Culture du Conseil Régional, et d’André Guinde, vice-président du Conseil Général des Bouches du Rhône délégué à la langue d’oc et à la culture provençale, empêché par son hospitalisation, et prononcée par le Majoral Patrice Gauthier.
L’accueil, la pause, et le moment de l’apéritif ont favorisé des échanges nombreux dans une ambiance des plus amicales.
Alain Barthélemy-Vigouroux
Secrétaire de l’AELOC